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Les serpents sont de véritables prédateurs, mais ils
sont aussi considérés comme d'éventuelles proies par
de nombreux animaux. Tous les serpents préfèrent éviter
un conflit direct et ont recours à des stratégies défensives.
Qu'elles soient passives, comme la dissimulation, le
camouflage et le mimétisme batésien, ou qu'elles soient
actives, en simulant le mort, en intimidant les prédateurs,
en gonflant leur corps ou en faisant vibrer leur queue
pour produire un son d'avertissement, ou même en projetant
leur venin.
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Camouflage |
La
forme du corps des serpents facilite leur camouflage.
Ils peuvent facilement en changer,
en s'étirant ou en se lovant, et prendre toutes les formes
intermédiaires, rendant difficile pour les prédateurs de
s'en faire une image précise.
La plupart des serpents ont une coloration qui se confond
avec la roche, la végétation ou tout autre substrat sur lequel ils
vivent. Là où une espèce se rencontre dans une vaste aire de
répartition géographique et que le substrat varie, il est probable
que sa livrée varie aussi, ce qui explique les différences de
coloration entre les populations de la même espèce.
Cependant, peu d'espèces n'utilisent que la couleur pour produire
leur effet de camouflage. Un serpent brun uni ne serait pas bien
camouflé dans des feuilles mortes. A peu près tous les serpents
ont des taches qui les aident à briser leur silhouette. Certaines
espèces présentent une disposition spectaculaire de formes géométriques
de différentes couleurs, qui, bien visibles sur un fond uni,
font disparaître le serpent dans son habitat de prédilection.
Beaucoup d'espèces à livrée cryptique ont une ligne passant entre
leurs yeux pour cacher un trait qui pourrait signaler leur présence à un
prédateur.
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Disparition
Tapie
dans une litière végétale,
la vipère du Gabon est presque invisible, en particulier
avec une lumière tamisée
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Livrée
aposématique |
Certaines
espèces utilisent
une stratégie opposée au camouflage. Ces serpents sont vivement
colorés pour avertir les prédateurs qu'ils sont venimeux.
La combinaison de couleurs la plus courante est rouge, noir
et blanc (ou jaune), généralement en anneaux. Les serpents
de ce type sont habituellement appelés serpents corail. Tous
appartiennent à la famille des cobras ou élapidés.
Certaines espèces non venimeuses, les inoffensifs faux serpents
corail, se protègent grâce à leur livrée aposématique. Ces serpents
incluent plusieurs espèces de serpents-rois du genre Lampropeltis.
Les couleurs d'avertissement ne sont pas restreintes
aux serpents corail et à leurs copies. Un certain nombre de serpents du monde
entier ont, par exemple, le dessous du corps vivement coloré,
qu'ils exhibent en cas de menace.
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Mimétisme batésien
Avec
ses bandes rouges, noires et blanches, cet inoffensif
serpent de lait ressemble étonnamment
aux serpents corail, qui n'ont aucune parenté avec lui
et qui sont très venimeux, ce qui lui fournit protection
contre les prédateurs
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Polymorphisme |
Les
espèces de serpents chez
lesquelles on rencontre deux ou plusieurs colorations, ou
livrées, distinctes au sein d'une même population sont dites
polymorphes. C'est une autre stratégie défensive basée sur
le fait que les prédateurs se font une image des proies qu'ils
cherchent. Comme une seule des formes correspond à cette
image, l'autre a des chances de ne pas être vue par les prédateurs,
ce qui améliore son taux de survie. Lorsque la forme la plus
commune a été consommée au point d'être devenue la moins
commune de deux, l'attention l'attention des prédateurs
se tourne vers l'autre forme.
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Différentes formes
Chez
les espèces polyformes,
au moins deux colorations, ou livrées, se rencontrent au
sein d'une même population. Elles peuvent de côtoyer dans
une même portée. C'est un moyen de défense servant à dérouter
les prédateurs, qui ont tendance à ne reconnaître qu'une
seule forme
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Dissimulation |
Les
serpents sont très doués
pour se faufiler dans des espaces très étroits, comme des
cavités sous les rochers ou des rondins, des terriers creusés
par eux-mêmes ou d'autres animaux, des fentes rocheuses et,
dans les régions habitées par l'homme, des trous dans les
murs. Les espèces déserticoles, tel le céraste cornu, ont
l'habitude de s'enfouir dans le sable pour éviter d'être
détectées par d'éventuels prédateurs ou proies, ainsi que
pour échapper à la chaleur torride du soleil de midi.
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Le
céraste s'enfouit dans
le sable, et jette du sable sur son
dos.
Seul le sommet de la tête
restera visible
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Volvation
et autonomie |
Un
certain nombre de serpents, tels le python royal
et quelques boas des forêts, réagissent
au danger en se mettant en boule et en cachant leur tête
dans leur anneaux. D'autres dissimulent leur tête, mais dressent
la queue pour détourner l'attention du prédateur et réduire
le risque d'une blessure à la tête. Ces espèces ont une queue à bout
arrondi, qui peut porter des motifs pour imiter la tête.
Certains serpents sont même capables d'abandonner une partie
de leur queue, comme le font les lézards. Les serpents sud-américains Pliocercus
elpoides et Scaphiodontophis venustissimus ont
des plans de fracture à travers leurs vertèbres caudales
pour faciliter leur rupture. Quelques serpents africains,
comme ceux du genre Psammophis et Natriciteres, font tournoyer
rapidement leur corps, si on les saisit, de sorte que la
queue peut se rompre même si elle est dépourvue de plans
de fractures.
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Volvation
Le python royal s'enroule pour protéger sa tête au
centre de ses anneaux,
sort sa tête pour vérifier que le danger est passé
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Faire
le mort |
Simuler
la mort fait partie du répertoire de quelques espèces de serpents, parmi lesquelles
figurent la couleuvre à collier, les hétérodons et le ringhal,
ou cobra cracheur d'Afrique du Sud, Hemachatus haemachata.
Le serpent se retourne ventre en l'air, la bouche ouverte
et la langue pendante. Une sécrétion nauséabonde est souvent
produite en même temps, qui peut renforcer l'effet en faisant
penser à un corps en décomposition. C'est toutefois une stratégies
risquée, car, même si beaucoup de prédateurs évitent une
proie déjà morte, certains ne dédaignent pas de manger
de la charogne.
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Feindre la mort
Le
serpent à nez de cochon Heterodon platyrhinos, fait le mort
en se roulant sur le dos et en se tordant pour simuler
l'agonie.
Puis elle reste complètement immobile avec la langue
pendante
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Intimidation |
De
nombreux serpents, même
inoffensifs, essaient d'intimider des attaquants. Certains
gonflent leur corps, produisant souvent un sifflement, lorsque
le serpent force de l'air à sortir par sa trachée. Les serpents-oiseaux
et le boomslang gonflent leur gorge pour faire apparaître
des motifs contrastés ou certaines couleurs entre leurs écailles,
les serpent-perroquets ouvrent largement leurs mâchoires,
exhibant une bouche très colorée qui tranche avec leur livrée
verte.
Les attitudes défensives sont parfois suivies de fausses attaques,
le serpent projetant sa tête vers l'avant sans toucher son ennemi.
Même les serpents non venimeux peuvent infliger une morsure douloureuse,
avec leurs longs crochets recourbés qui s'enfoncent profondément.
Cela suffit souvent à éloigner les prédateurs, sauf les plus
obstinés.
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Intimider le prédateur
De nombreux serpents répondent à une menace en gonflant la gorge pour
exagérer la taille apparente de la tête
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Signaux
d'avertissement |
De
nombreux serpents sifflent quand on les dérange, mais certains produisent des sons plus
insolites, comme le bruit de grelot que font les crotales
ou serpents à sonnette. Ils sont dotés d'un organe bruiteur
fait de plaques cornées qui s'entrechoquent lorsque le serpent
agite la queue. Ce sont des restes kératinisés de l'extrémité de
la queue. La première plaque du bruiteur se forme lors de
la première mue du serpent, et une nouvelle plaque cornée
s'emboîte sur la précédente à chaque mue. Les adultes peuvent
accumuler 10 plaques cornées et plus, mais on en compte souvent
que 6 ou 7, parce que la plus ancienne s'est détachée.
Les vipères déserticoles d'Afrique et d'Asie utilisent aussi
des avertissements sonores. Le céraste cornu et les échides ont
sur les flans des écailles denticulées, comme des morceaux de
papier de verre, qu'ils frottent les unes contres les autres
pour produire un crissement d'avertissement. Ils se lovent en
prenant la forme caractéristique d'un fer à cheval et font bouger
différentes parties de leur corps dans des sens opposés
pour produire ce bruit.
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Sonnette d'avertissement
Plutôt que de gaspiller du
venin en mordant, le crotale du Texas utilise d'abord son
bruiteur, ou cascabelle, pour dissuader un agresseur. Il
dresse sa queue et produit un bruit de crécelle en l'agitant
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Crachement |
Les
cobras cracheurs peuvent se défendre en crachant du venin. Les canaux à venin dans
les crochets antérieurs ont un orifice apical si petit que
le venin sort sous pression et peut être projeté à plus de
1 m de distance. Le serpent redresse la moitié antérieurs
de son corps, avant de cracher. Lorsqu'ils chassent, les
cobras cracheurs injectent leur venin en mordant de la même
façon que les autres protérodontes.
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Projeter du venin
Le
venin projeté par un cobra
cracheur est dirigé vers les yeux et les muqueuses de tout
prédateur éventuel. Il provoque une douleur instantanée,
mais n'est pas mortel pour l'homme
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