L' évolution des serpents
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Quelques serpents...
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     Contrairement aux oiseaux et aux mammifères, les serpents sont incapables de migrer ou de se déplacer sur de longues distances et sont donc à la merci des conditions qui règnent dans leur environnement immédiat. Comme il existe différents milieux, chaque espèce de serpent a évolué d'une façon différente pour s'adapter afin de survivre. La température, la lumière et l'eau sont les composants les plus importants pour les serpents.

Thermorégulation
     Alors que les oiseaux et les mammifères produisent leur propre chaleur, les serpents sont ectothermes : leur température corporelle est fonction de sources externes, tel le soleil. Pour la plupart des espèces, la température idéale avoisine les 30°C. A une température inférieure, les serpents deviennent léthargiques, et leurs fonctions physiologiques chutent ou cessent. A une température plus élevée, ils souffrent d'épuisement et finissent par mourir.
     La thermorégulation des serpents dépend de l'endroit où ils vivent. Sous les tropiques, la température est assez stable, et les serpents ont donc rarement besoin de prendre un bain de soleil. Dans les endroits froids, ils doivent souvent changer de position. Ceci explique en partie pourquoi les serpents sont plus nombreux dans les pays chaux, et pourquoi la diversité des espèces décroît en allant vers les pôles.
     Seuls les serpents très spécialisés peuvent survivre dans des conditions extrêmes, et peu d'espèces vivent dans des régions très éloignées de l'équateur ou de hautes altitudes. La température ne s'y élève guère au-dessus de 0°C une bonne partie de l'année. Les serpents y sont toujours petits, afin de pouvoir se réchauffer rapidement, et sont souvent sombres pour la même raison. Ils hivernent et sont la plupart ovovivipares : en s'exposant au soleil, ils peuvent mieux utiliser leur corps pour favoriser le développement de leurs embryons.
     Les serpents des déserts ont aussi adaptés leurs comportements pour faire face aux conditions extrêmes. Ils ne peuvent être actifs qu'une partie de l'année et rester cachés dans des terriers durant la saison torride, ou ne devenir actifs que pendant quelques heures au milieu de la nuit. Durant l'hiver, ces mêmes espèces peuvent n'être que diurnes, pour éviter la froidure nocturne. Les espèces fouisseuses ou aquatiques ont peu de possibilités de réguler leur température corporelle et vivent donc habituellement dans des forêts tropicales ou des marécages, où la température est chaude et constante.


Adaptés au désert

De nombreux serpents déserticoles sont enfouis dans le sable pour échapper à la canicule

Acclimatés aux régions arides
Les serpents des régions arides ont souvent une livrée pâle pour renvoyer la chaleur
Se plaire sous les tropiques
Les régions tropicales fournissent des conditions idéales : température chaudes et humidité qui empêche la déshydratation

Survivre au froid
     Les serpents des hautes latitudes hivernent dans des terriens ou des cavités souterraines, pour échapper à la rigueur de l'hiver. Mais, à la fin de l'automne et au début du printemps, ils peuvent être surpris par une soudaine chute de température de l'air. A ces époques, quelques espèces produisent des substances antigel pour empêcher la formation de cristaux de glace à l'intérieur de leurs cellules.


Hiverner en hiver

Les rares espèces qui habitent les régions montagneuses hivernent jusqu'à 8 mois


Economiser son énergie
     Les ectothermes peuvent exploiter des sources de nourriture rares ou saisonnières, car ils n'ont pas besoin d'utiliser leur énergie métabolique, comme les mammifères. On estime que les serpents peuvent survivre avec moins de 10% de la nourriture nécessaire aux oiseaux ou aux mammifères de taille équivalente. Lorsque la nourriture est rare, certaines fonctions cessent, pendant plusieurs mois au besoin, jusqu'à ce que la nourriture soit disponible.


Vivre dans les régions tempérées
Dans ces régions, les serpents profitent du soleil et retiennent sa chaleur

Equilibre hydrominéral
     Une peau écailleuse n'est qu'un des moyens permettant aux serpents de résister à la déshydratation. Le degré d'imperméabilité de la peau dépend des origines du serpent. Ceux des régions sèches ou désertiques sont souvent bien dotés pour conserver leur humidité, alors que ceux des habitats humides se déshydratent rapidement. Les serpents réduisent aussi les pertes d'eau en éliminant leurs déchets azotés sous forme d'acide urique, qui ne nécessite que très peu d'eau pour être excrété.
     Certains serpents s'enroulent pour réduire la surface d'évaporation. Quelques espèces déserticoles s'abstiennent de siffler afin de ne pas exhaler une eau précieuse. A la place, ces espèces ont des écailles spécialisées qu'ils frottent les unes contre les autres (stridulation), ou une queue formant un bruiteur (cascabelle), pour avertir les autres animaux.
     Les serpents marins et les acrochordes se nourrissent d'animaux marins renfermant une forte proportion de sel : le déséquilibre hydrominéral est corrigé grâce à une glande sublinguale postérieure, dite glande à sel. L'eau salée s'y concentre et est conduite vers la gaine qui entoure la langue. En dardant sa langue sous l'eau, le serpent expulse une petite quantité de cette solution et maintient ainsi l'équilibre dans des limites acceptables.


Garder sa chaleur dans l'eau

Dans l'eau, il est difficile pour les serpents de réguler leur température corporelle en changeant de position